C’est alors que nous lisions « La présence pure »
de Christian Bobin, ce livre dans lequel il raconte son rapport à son père,
durant l’évolution de la maladie d’Alzheimer de ce dernier, que nous
découvrions que cet écrivain avait connu Jean Grosjean, poète et écrivain
français, traducteur et commentateur de textes bibliques, qui avait fait l’objet
d’une présentation et d’une rencontre à la bibliothèque municipale de Nogent
sur Seine, dirigée à l’époque par Cécile Séïté.
Jean Grosjean décédait à Versailles en avril 2006 mais avait
longtemps séjourné dans sa propriété d’Avant-lès-Marcilly, ce qui explique
entre autres, l’intérêt porté par Nogent à celui qui fut Aubois pendant de
longues années.
« Quand je l’ai rencontré, dit Christian Bobin, il
m’est apparu comme un pêcheur à la ligne sorti du livre du Tao. Il avait une
maigreur ascétique à quoi l’on reconnaît les gens que la pensée a brûlés et
simplifiés. Ses yeux et son sourire amenaient des nuances infinies et délicates
à la moindre parole. Son trajet intellectuel est celui d’un homme, qui est
"de son Occident", comme dit Rimbaud, et même romain puisque membre
de l’Église catholique. Puis il s’en éloigne, devient peu à peu galiléen et
dans les dix dernières années de sa vie, il a la transparence, l’humour et la
malice d’un sage japonais. Juste une anecdote : j’échange quelques propos
avec lui autour de la table couverte d’une toile cirée, dans sa maison
d’Avant-lès-Marcilly. Entre nous deux, un bouquet de roses du jardin. Un pétale
tombe. Le doigt de Jean Grosjean le montre et il dit en souriant : "Tiens,
un ange !" »
Un nouvel hommage lui sera rendu de vendredi 8 à samedi 23
mars 2013, à la bibliothèque municipale de Nogent sur Seine, dans le cadre du
printemps des poètes d’Avant-lès-Marcilly. La ville tient à marquer ainsi le
centenaire de sa naissance (le 21 décembre 1912). Des lectures seront proposées
ce vendredi 8 mars à 18h30. (Entrée libre).
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Contact et renseignements au 03.25.39.17.46.
(Bibliothèque, 3 rue François Bachimont, Espace Boeswillwald.).
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