À la
jonction de ces deux années, celle que l'on vient de quitter, plutôt
morose et celle que l'on vient d'entamer, que l'on espère chargée
d'espoir, je réalise que j'ai levé le pied, expression de notre
langage historique qui me va à merveille, dans la mesure où le
handicapé que je suis devenu, a perdu mobilité, du fait de ses
problèmes articulaires, principalement au niveau des membres
inférieurs. D'ailleurs, lorsqu'il m'est arrivé de ne pas lever le
pied, sutout le soir quand la fatigue se fait sentir davantage, la
chaussure accroche la moindre aspérité et, c'est la chute !
Même
si étant handicapé, l'avenir ne semble pas devoir être
enthousiasmant, je partage cette pensée de Olivier de Kersauson
affirmant que ''vieillissant, les attaques de la nostalgie vont
se faire, se font déjà, de plus en plus fréquentes''. Même
si c'est à plus petite échelle, comme lui, je fais le constat que
j'ai plus de vécu que d'avenir et qu'il y a dans mon équilibre
psychologique, dans celui que j'essaie de préserver, bien plus de
choses réalisées, qu'il n'en reste à faire !
N'empêche
qu'il se trouve que j'aime également bien ce qu'assurait Bob Dylan
en disant que ''Qui n'est pas occupé à naître, l'est à
mourir...'' et l'on comprendra mon choix spontané : en
fait, je m'efforce de renaître,
ne serait-ce que pour retarder l'échéance ultime... En ce sens, je
me vois lancé dans un nouvel apprentissage, le dernier peut-être,
pour et par lequel je me sens vivre de nouveau : l'apprentissage
du handicap, par le handicapé que je suis certes et aussi pour ceux
qui sont valides ou se pensent comme tel. À suivre... en toute
simplicité !
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En attendant, en ce mardi 7 janvier ensoleillé, cette photo d'Isis
prise à l'instant, tout comme celle de son frère Phœbus, qui
devant l'écran confirme la date, nous vous espérons à toutes et
tous une année qui apporte satisfaction à tous vos souhaits !