mardi 11 janvier 2011

Une mère et sa fille, un 11 janvier: une rose pour deux anniversaires.



Plus de 700 kilomètres et les profondeurs abyssales de ce gouffre insondable qu'est la maladie d'Alzheimer, séparent la mère qui en est affectée de sa fille ainée. La mise à distance géographique est importante certes et rend les choses sinon plus complexes, du moins plus compliquées...
Pourtant, cet éloignement aide peut-être à ce que se renforce une relation encore plus forte, d'affection, d'amour, d'empathie, tout en réglant le paradoxe que cette dernière notion pose: ressentir l'autre comme si l'on était elle, comme si on l'habitait mais sans oublier jamais cette indication «comme si...», la comprendre (la prendre avec), tout en observant cette nécessaire distance.
On voit bien alors que dans cette situation, on n'inverse pas les rôles, on n'est pas l'autre, la fille ne devient pas pour autant la maman et cette dernière réciproquement ne serait à son tour la fille... Chacune reste à sa place, avec des sentiments dont l'expression évolue du fait de la maladie, et dont les contours sont redéfinis, approfondis et qui suscitent des interrogations plus que des questions, sans quête forcément de réponses mais conduisant à une vraie réflexion...
Ce qui devrait permettre d'aller vraisemblablement, c'est espéré en tous cas, vers du vrai, de l'authentique, du sincère.
Et que dire quand ces personnes en question, mère et fille, à plus de vingt années d'intervalle, ont leurs anniversaires le même jour, le 11 janvier et que de fait, elles se trouvent liées de façon indéfectible? (Indéfectible: ce qui a la propriété de ne pouvoir être défait, séparé, le dictionnaire de la langue française faisant alors référence en premier, à l'amour). Que leur dire effectivement, sinon le plus simplement du monde, bon anniversaire, le meilleur anniversaire possible, compte-tenu des circonstances et offrir à l'une comme à l'autre cette rose, la toute dernière photographiée en 2010, juste avant les premières neiges?

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