mardi 10 juillet 2012

La maltraitance s’invite à la table d’élus du peuple…


Une écolière dont la situation demande qu’elle dispose d’un équipement adapté (rien que de très normal, pour qu’elle puisse fréquenter sa classe), un budget communal dont il faut bien sûr tenir compte mais qui ne devrait pas être un frein, un flou de communication en amont sur ce point comme sur d’autres (ou, pourrait-on dire peut-être même, une communication défaillante ou encore, une mauvaise volonté de communication ou encore une communication qui souvent existe mais n’est pas identifiée, authentifiée comme telle…), autant d’éléments qui peuvent contribuer à créer un climat de polémique, a conduire à des propos ou des actes de maltraitance, ou pour le moins à faire oublier des dispositions de bienveillance naturelle, qu’on se doit d’avoir, dans le cadre d’une institution de la République...

Albert Schweitzer qui fut à l’origine de cette notion de respect de toute vie et de l’intégrité de tout être, ou Théodore Monod qui lui emboîtait le pas au siècle dernier, grands médecins et humanistes l’un et l’autre, et pas mal d’autres depuis, considéraient d’ailleurs que lorsque la communication est défaillante, la maltraitance est rapide à se manifester. Ces propos, ce concept, sont repris actuellement avec force, par ‘‘One Voice’’.
Albert Schweitzer (1875 – 1965) est principalement connu pour son travail de médecin et ses missions humanitaires en Afrique. Qui n’a pas entendu parler de son hôpital de Lambaréné où il accueillait tous les êtres souffrants d’où qu’ils viennent, et de son Prix Nobel de la paix en 1952? D’ailleurs, un couple de Saint Briçois en a gardé un souvenir fort et émouvant, pour y être allé, lui comme officier de la Marine marchande lors d’une escale au Gabon et elle, son épouse l’accompagnant. À l’époque où ce médecin évoquait cette éthique de respect de toute vie, notre pays venait, dans la première moitié du siècle dernier, de connaître sur son sol, à l’intérieur de ses frontières, deux grandes et horribles guerres, durant lesquelles les vies étaient bafouées… Il appelait à la compassion.

Or de nos jours, nulle guerre dans notre Hexagone, rien qui ne nous menace directement. Et pourtant, dans un petit village où l’on veut croire qu’il fait bon vivre, l’on vient d’assister dans le cadre d’une assemblée municipale, à des échanges d’une rare violence amenant une habitante qui s’y trouvait, à téléphoner à la maman de cette écolière pour qu’elle puisse prendre part à la suite des débats… Son intervention que l’on peut saluer, aura peut-être ramené dans cette enceinte municipale, un peu de cette considération qui faisait défaut et, espérons le, un rien de dignité et d’humanité…
Peut-on espérer, la compréhension aidant (même tardive), voir émerger davantage de respect, voir poindre un rien de conscience? Le docteur Schweitzer savait que la maltraitance banale peut s’installer insidieusement, voire, passer inaperçue dans un premier temps. Mais quand un rien de bienveillance fait défaut, la violence de certains humains peut atteindre des sommets et constituer un pas vers d’autres violences… Il est important dans ce contexte, de savoir où se trouvent les garants d’une nécessaire vigilance.

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