lundi 19 août 2013

Entre Junior et seniors, c’est intergénérationnel!


Dans un précédent écrit de fin juillet, avant un temps de villégiature bien mérité à la Pitié-Salpêtrière, site parisien hautement remarquable à bien des aspects et recommandé par un couple d’amis saint-briçois, nous évoquions la venue d’un jeune chat qui, inversement, avait choisi notre domicile comme lieu de résidence.
Affamé, il réclamait à manger et le moins que nous pouvions faire, que nous nous devions de faire, était sur ce point, de répondre au besoin. (Bien sûr, il y a tous ceux dont la logique simpliste est d’affirmer, souvent avec un rien de suffisance, que si vous lui donnez à manger, à ce chat, il va s’installer chez vous… avec un ton de reproche qui vous rend finalement, non pas responsable de la circonstance, mais coupable de la situation.).
Imparable! Quand vous voyez quelqu’un en train de se noyer, avant de le sortir de l’eau, vous vous posez la question de savoir s’il ne risque pas de s’attacher à vous… Même chose avec un accidenté de la route, une personne qui se fait agresser dans la rue ou un lieu public sans que quiconque ne réagisse, avec un sans domicile qui crève de froid l’hiver et de faim souvent (les SDF, ça peut crever plusieurs fois!), avec une personne âgée qui souffre de la chaleur caniculaire, avec tous ces immigrés qui sont là aux frontières… En somme, regarder ailleurs et passer son chemin: ‘‘circulez, il vaut mieux ne rien voir…’’.
Excessif, nous direz-vous? Levez les yeux et regardez vraiment autour de vous… Et comme le reconnaissait Stéphane Hessel apôtre de l’indignation décédé fin février dernier, s’indigner, dire les choses, faire savoir, est capital. C’est déjà bien mais cela ne suffit pas: il faut aussi agir! Et ne pas s’arrêter aux ‘‘Ya-qu’à’’, ‘‘Faut-qu’on’’…
Lieux-communs, nous direz-vous là ? Éh bien, ouvrez vos oreilles et écoutez autour de vous! Et vous verrez que ces lieux communs méritent bien leur appellation: ils sont effectivement communément partagés par un grand nombre…



Mais revenons à nos moutons. Pardon! À nos chats. Ceux qui les connaissent un peu plus, qui continuent tous les jours d’apprendre qu’ils ont beaucoup… à nous apprendre à leur sujet, font la différence entre le matou qui vient voir dans les bols ou coupelles des autres ce qui est forcément bien meilleur que chez lui ce qui nous amuse, en terme de bon voisinage et les autres, ceux qui ont faim et traduisent une crainte qu’on ne leur permette pas d’approcher la nourriture dont ils ont besoin.
Les humains responsables savent alors qu’ils ont le choix entre plusieurs démarches, entre plusieurs initiatives qui les engagent, dans l’intérêt du chat en question. Les autres ne se donnent pas la peine de choisir: ils prennent spontanément une décision qui surtout, ne les engagera pas!
Cette observation fait référence au chat, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Mais elle vaut bien-entendu pour tout animal, tout humain, tout être démuni, en désarroi, en souffrance, en détresse…

Et Junior dans tout ça?
On ne vous l’a pas encore dit, mais ce chat de fin juillet dernier, s’appelle Junior. Sa famille, un couple du coin, à l’autre bout du village était partie en vacances et en avait confié la charge à des proches, ce qui se fait dans la plupart des cas. Et ce qui arrive parfois dans de telles circonstances, c’est que l’animal familier, l’animal de compagnie, perd pour le moins ses repères principaux, cherche à trouver un autre équilibre, à étendre son secteur de prospection, élargit son horizon, revient à un naturel qui est le sien… pourquoi pas? Pour faire plus bref, il va voir s’il ne peut pas trouver ailleurs, un ordinaire plus chaleureux que celui qu’on lui a laissé en compte.


C’est sur ce même blog que ce couple l’a reconnu et parfaitement identifié, de même que l’un des proches. C’est suite aux échanges téléphoniques que nous apprenons son nom, qu’il a un peu plus d’un an, que sa résidence principale se situe donc entre 1500 et 1800 mètres de notre domicile (C’est selon… les chats n’étant pas régis par le même système de mesure que les humains), qu’il est vacciné et suivi mais pas encore stérilisé ni identifié par puce. Ainsi, l’on se trouve confirmé dans les hypothèses que nous avions émises (cela fait toujours plaisir), qu’il est adorable, un rien baladeur, réclame avec insistance, qu’il peut paraître un tantinet râleur , fait connaître sa présence avec force et insistance.
Mise en évidence aussi de l’intérêt qu’il y a, avant de prendre une décision qui puisse engager l’avenir d’un chat apparemment errant, de procéder à une recherche (en l’occurrence, le blog, un affichage et l’appel à «Chat perdu chat trouvé » de Christophe sur le Net, sans oublier le bouche à oreille: il n’y a pas que des gens qui vous disent qu’il n’y a qu’à ne pas lui donner à manger et qu’il retournera bien chez lui…). Cela nous a évité de solliciter les amis de «La main à la pat’», association locale dévouée, complètement saturée à cette époque de l’année et dont il importe d’alléger la charge, de faire une recherche de famille d’accueil ou d’une famille d’adoption. Cela nous a permis aussi de mesurer le caractère de notre prise en charge, en fonction du retour du couple, de nos propres cinq chats, de l’accueil sur cette période, de membres de notre propre famille d’humains, en fonction aussi d’une hospitalisation sur Paris comme nous le disions au début de cet écrit.
Nous n’oublions pas de mentionner que d’autres voisins avaient eu aussi, le souci de ce chat, l’avaient également alimenté momentanément, et que des amis s’étaient proposés, pour nous venir en aide sous une forme ou sous une autre. Par ailleurs, l’assurance formulée par la famille qui rentre dans une huitaine de jours qu’il va pouvoir la retrouver, nous a permis d’adapter notre démarche au mieux. Cependant, nous savons bien que tout n’est pas joué et qu’au moment du changement qui s’opérera dans un peu plus d’une semaine, il aura son mot à dire!
Certes, l’on aurait pu faire plus bref, nous direz-vous, pour cet écrit. D’accord, mais alors ne nous demandez pas de parler des chats…





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