samedi 29 août 2009

Les allitérations, du latin littera, lettre, littéralement

Dans le N° 1 du P.L.I. du Ru des Auges, petite lettre d’information des habitants de Saint Brice, nous évoquions, à la faveur du rappel d’un poème d’Émile Verhaeren, la place des allitérations dans la littérature. Et du coup, il était trop tentant d’en choisir une pour titre de cet écrit… Bien modeste certes mais dont on ne manquera pas de juger de la tonalité.
Si l’on s’en remet au Larousse, l’origine est latine et le mot est composé du préfixe ad et du mot littera, lettre. En cours moyen 1ère année, il y a quelque 60 ans, nous apprenions que c’était la répétition d’une lettre, souvent une consonne, qui donnait une sonorité particulière à une phrase. L’instituteur que nous avions alors, un certain Monsieur Rageaud nous avait fait aimer la langue française, notamment en nous faisant apprendre des poèmes comme « Le chant de l’eau », de cet auteur belge. Poème dans lequel se trouvait une allitération et, c’est en photographiant le Ru des Auges qui traverse Saint Brice, qu’elle m’est revenue en mémoire, avec son rythme et sa musicalité attachants : « Il passe et court et glisse, et doucement dédie aux branches qui sur son cours se penchent, sa chanson lisse… ». Quand l’allitération s’appuie plutôt sur la répétition d’une voyelle, on parle alors d’assonance.
De l’allitération, le langage courant en a fait un jeu avec les mots qui permet tout en s’amusant, de pratiquer des exercices de phonétique et de mémorisation. Parmi les plus habituels, les fameuses « chaussettes de l’archiduchesse qui sont sèches, archi sèches », le non moins amusant « chasseur qui sachant chasser, sait chasser sans son chien » ou le plutôt drôle mais irrévérencieux « c’est la pipe du papa du Pape Pie qui pue » de Jacques Prévert…
Le dictionnaire cite comme exemple le célèbre « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » que Racine fait dire à Oreste face à Pylade, dans Andromaque.
Ne résistons pas à la tentation, même si on le trouvera mal embouché de vous proposer celui-là: « Le maire plutôt marri d’être marron en sa mairie, en a marre, vraiment marre et ne se marre ». Par contre, comme sur une portée musicale, pour donner du relief, on peut prévoir un accident, une rupture. On aurait alors: « Le maire, marri d’être marron en sa mairie, en a marre, vraiment marre et … se barre ». Nous n’assurons pas qu’il s’agisse d’une mairie particulière ! Enfin bon...

Le N° 2 du P.L.I. du Ru des Auges paraîtra dans Saint Brice, dans les jours qui suivent. Heureux, sommes nous de vous livrer ce petit écrit en avant-première.

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