dimanche 1 décembre 2013

Le monde de Vilmain, entre Voulzie et Styx


Notre propos pourrait débuter par une approche géographique. D’une part Provins, au cœur de l’une des région la plus hydrographique de France (si l’on prend en compte la longueur additionnée de tous les cours d’eau), disait Joël Eymeret ex proviseur du Lycée Thibault de Champagne dans les années 80 et par ailleurs spécialiste en hydrologie et d’autre part le Styx et les nombreux cours qui convergeaient vers un monde souterrain de marais dont Francis Vilmain a fait l’un des thèmes forts de sa série sur la mythologie grecque.

- Provins et sa rivière Voulzie qui coule à deux pas de la demeure qu’il habita enfant, puis le Durteint, la Fausse rivière (ou la Fosse - rivière?), rivières ou rus que l’on cite le plus souvent, mais encore le ru Lambert, le ruisseau de la Pinte, le ruisseau des Auges qui sert de trait d’union entre Saint Brice et la cité médievale.
- Le Styx qui séparait l’univers terrestre des Enfers en l’encerclant, et qu’environnaient d’autres affluents ou fleuves comme le Krathis aux eaux toxiques également, ou encore le Cocyte torrent des lamentations, le Léthé ruisseau de l'oubli, le Phlégéthon rivière de flammes, l'Achéron le fleuve du chagrin. Il faut reconnaître qu’il y avait matière à inspirer l’artiste provinois.


Hôtel de Savigny
Comme pratiquement tous les ans à pareille époque, Francis Vilmain sera accueilli dans les salons de l’Hôtel de Savigny en ville haute à Provins, dès ce samedi 7 décembre avec un vernissage à la clef à partir de 18 heures. Ses œuvres seront accessibles avec entrée libre, jusqu’au dimanche 22 suivant, du mardi au vendredi de 14 à 18 heures et le week-end de 13h30 à 18h30. (Contact au 01.60.58.41.61.)
Alors que nous le rencontrions cette dernière semaine, plus détendu que nous ne l’avions connu en pareille circonstance, peut-être parce que sur la lancée de deux expositions récentes à Provins aussi (à la Roseraie en solo au début de l’été et dans la grande salle du Centre culturel Saint Ayoul, au sein d’un collectif d’artistes, lors du Salon d’automne), Francis Vilmain ne cachait pas son plaisir. Tout en s’appuyant sur un socle solide, de notoriété acquise depuis longue date, avec quelques unes de ses œuvres dimensionnées, tant sur la mythologie grecque (notamment le fameux passage du Styx) que sur son ‘‘Autour du Monde’’, collection dans laquelle on retrouve le ‘‘Big business’’, il va présenter une série d’huiles et de pastels gras dont une demi-douzaine d’inédits ou tout comme.

An nombre des huiles on retrouve: La côte Saint Thibault sous la neige – La rue des Marais – La maison du bourreau – La place Honoré de Balzac (et sa fontaine Mathelin) – Saint Quiriace les vignes – La piscine – Les vendanges – Ces deux derniers tableaux de facture nouvelle.
Parmi les pastels: La rue Couverte - En soirée place du Châtel – La petite église de Les Marêts, ces deux dernières réalisations tout à fait inédites. La petite église de Les Marêts notamment amorçant son désir de mettre en valeur les sites caractéristiques de la région, comme il l’avait déjà fait par le passé, avec des représentations de Morets sur Loing par exemple.

Vilmain n’oublie pas Francis
Pour eux qui ont pu suivre le parcours de l’artiste, il est évident qu’il ne s’est pas contenté d’un acquis et qu’il ne cesse d’évoluer. Dans un monde où tout est ‘‘marchandisé’’, il fait toujours la différence entre vendre et se vendre, s’efforçant d’être dans le droit-fil de valeurs qu’il respecte, tant au plan de l’art qu’au niveau de l’humain. Sa réflexion est permanente, tout comme ses interrogations, notamment sur l’art contemporain ou identifié comme tel. On ne saurait dire s’il s’en tient à distance, s’il prend de la distance… Il cherche tout simplement des réponses à certaines questions qui se posent à lui, sans se cacher que cela l’interpelle.
Par contre, un point sur lequel il a une conviction bien ancrée, c’est que dans ses œuvres, il lui faut continuer de traduire le mouvement quand on aurait plutôt tendance à le réduire ou à le figer. En tout cas, il reste toujours pétri d’un insatiable esprit de création.

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