Entrée libre ce samedi là, au Musée de Provins et du Provinois, Maison romane, 7 rue du Palais à Provins-ville haute, de 17h30 à minuit et plus particulièrement à 21 heures, le concert ''Stylus fantasticus: le clavecin de Bach'' avec le claveciniste et organiste Jean-Luc Thellin.
Le programme de ce concert
Première partie:
Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621) avec Fantasia hexacorda, Ballo del Granduca. Thème: Variation 1, Variation 2, Variation 3, Variation 4.
Johann Jakob Froberger (1616-1667) avec Fantasia hexacorda.
Girolamo Frescobaldi (1583-1643) avec Toccata primi toni.
Dietrich Buxtehude ( 1637-1707) avec Toccata en sol majeur.
Georg Böhm (1661-1733) avec Variation sur "Freu diche sehr, O meine Seele".
Seconde partie
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) avec Par tita 4, Ouverture, Allemande, Courante, Aria, Sarabande, Menuet, Gigue.
Dietrich Buxtehude (1637-1707) avec La Capricciosa.
Jean-Luc Thellin
Claveciniste et organiste liégeois, Jean-Luc Thellin se forme aux Conservatoires de Liège et d’Amsterdam. Ses talents de claveciniste s’exercent avec le même bonheur en tant que continuiste, ce qui l’a amené à se produire tant avec de multiples ensembles en France et à l'étranger, que comme soliste. Il voue une passion toute particulière au XVIIIe siècle et à l’œuvre de Jean-Sébastien Bach qui est à lui seul la synthèse des principaux styles de musique pour clavecin en Europe. Mais il ne néglige pas pour autant les autres grands compositeurs de part et d’autre du Rhin : Buxtehude, Sweelinck, Böhm... plus rarement donnés en concert.
Jean-Luc Thellin est professeur de basse continue au Conservatoire royal de Musique de Liège et enseigne le clavecin à Provins depuis septembre 2010. Il joue sur une copie, réalisée en 2015, du clavecin de Chritian Zell (Hambourg, 1728) conservé dans la collection d’instruments musicaux du ’Museum für Kunst und Gewerbe’ de Hambourg.
Le Stylus fantasticus
C'est un style musical baroque allemand. Sous l'influence de la musique pour clavier des italiens Claudio Merulo et Girolamo Frescobaldi, certains organistes du XVIIe siècle, en particulier Johann Jakob Froberger (élève de Frescobaldi) adoptent un jeu caractérisé par la virtuosité, l'invention et l'improvisation, et sans fil mélodique.
L'érudit allemand Athanasius Kircher (ca 1601-1680) est sans doute le premier à utiliser le terme de stylus phantasticus qu'il définit ainsi :
''Le stylus phantasticus, propre aux instruments, est la plus libre, et la moins contrainte des méthodes de composition. Il n'est soumis à rien, ni aux mots, ni aux sujets harmoniques ; elle a été créée pour montrer son habileté, et pour révéler les règles secrètes de l'harmonie, l'ingéniosité des conclusions harmoniques, et l'assemblage fugué. Il est divisé en ces formes qu'on appelle fantaisie, ricercar, toccata, sonate''.
- Son compatriote Johann Mattheson (1681-1764), compositeur et théoricien, reprend et précise cette définition en 1739 :
''Dans ce style, la manière de composer, de chanter et d'exécuter est la plus libre, la moins contrainte qui se puisse imaginer, pour qui y découvre d'abord telle idée et ensuite telle autre, du fait qu'on n'y est lié ni par les mots, ni par la mélodie, seulement par l'harmonie, de sorte que le chanteur ou l'exécutant peut en jouer avec habileté. Toutes sortes de progressions par ailleurs inaccoutumées, d'ornements cachés, de tours et de colorations ingénieux sont amenés sans souci d'observer la mesure ou la tonalité, sans considération pour ce qui est placé sur la page, sans thème ni ostinato formel, sans thème ou sujet à mener à bien; ici rapide et là hésitant, tantôt à une voix, tantôt à plusieurs et de temps à autre en retard sur la battue, sans mesure du son, mais non sans se montrer tout entier résolu à plaire, à surprendre et à étonner.''
Contact: Luc Duchamp, conservateur en chef du patrimoine, mairie de Provins, service des patrimoines - Musée-Fons ancien/Archives. Ligne directe: 01.64.01.40.19 ou 01.64.00.59.60.
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