La pluie hélas, était aussi au rendez-vous de ce 18 juin, sur les allées de l'Abbé d'Aligre. Suffirait-elle à expliquer que de nombreuses personnes avaient pu ne pas venir? Il est vrai que pour des personnes âgées, en perte parfois de potentiel, elle peut constituer un vrai handicap... Elle expliquera par contre que certains musiciens, notamment les instruments à vent n'aient pu jouer et qu'à partir de là, après le chant aux Morts et la minute de silence, le groupe de l'Harmonie municipale n'ait pas joué la Marseillaise, entonnée néanmoins, assez spontanément par tous les participants.
Auparavant les gerbes avaient été déposées par Évelyne Guyon la sous-préfète, Christian Jacob le député-maire et Olivier Lavenka, représentant du conseil départemental en qualité de vice-président.
Annonçant cette cérémonie, nous avions précisé le contexte qui avait entouré cet appel historique du général de Gaulle, le 18 juin 1940. Nous proposons aujourd'hui ce propos que la météo de ce samedi en fin d'après-midi, ne permit pas d'entendre dans son intégralité:
Le texte de l'appel du général:
"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Affiche ayant suivi l'appel du 18 juin 1940
Affiche placardée au lendemain de l'appel du 18 juin 1940
L'affiche "à tous les français" placardée sur les murs de Londres
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres."
- Les deux photos représentent la cérémonie pendant le rappel historique de Christian Jacob puis pendant le chant de la Marseillaise.
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