Par la fenêtre du salon du premier étage de l’hôtel de Savigny, l’on aperçoit déjà, lorsqu’on arrive place du Châtel en ville haute à Provins, l’une des grandes œuvres de Francis Vilmain. ‘‘Ça en jette !’’, nous dit un jeune qui passait par là, et s'était demandé ce que nous pouvions bien regarder.
Nous assurant qu’il avait deux minutes pour échanger, nous lui apportons un petit complément d’information: ‘‘C’est une superbe exposition de peintures, de pastels et de dessins de Francis Vilmain. Le vernissage devrait démarrer dans un instant et l’exposition sera en place pendant quinze jours.’’
- ‘‘C’est le peintre qui avait de grands tableaux, à la rentrée, au centre Saint Ayoul? Il y a un prof qui nous en avait parlé, qu’on avait déjà l’année dernière, et qui nous a dit que cela avait un rapport avec la mythologie grecque qu’on avait étudié…’’
- ‘‘Exact ! Ceci-dit, vous pouvez venir au vernissage et vous pourrez même le rencontrer’’.
- ‘‘Non, pas maintenant, mais je viendrai avec mes parents ou avec ma tante. Autrement, je vais me retrouver tout seul et les grandes personnes vont me regarder en se demandant ce que je fais là !’’
- ‘‘C’est une bonne idée que vous avez de revenir avec votre famille. Demain après-midi, surtout que c’est dimanche, Francis Vilmain sera là, de toute façon de même que par la suite’’.
C’est finalement sur cette perspective partagée et sur la conviction qu’il laissait paraître de venir voir l’expo que nous nous quittions, lui traversant la place, probablement pour aller où se trouvaient davantage de jeunes comme lui, et nous vers les fenêtres éclairées de l’hôtel de Savigny.
Le vernissage
Les visiteurs étaient tellement sur la vision des œuvres de l’artiste, échangeant d’ailleurs de belle façon aussi, appréciant la qualité et la richesse des sujets exposés, l’harmonie et la force qui s’en dégageaient rehaussées par la disposition choisie, l’équilibre des dimensions et des perspectives offertes, le professionnalisme des encadrements ou le choix de leur absence, qu’il fallut battre le rappel à plusieurs reprises: Ghislain Bray adjoint au maire chargé de la culture, du patrimoine et de la vie associative, salua l’assistance et l’artiste au nom de Christian Jacob, retenu par des obligations en lien avec les événements de ces dernières semaines et ceux à venir et mit l’accent au cours de son propos, sur la variété, la richesse et la beauté des pastels, en nombre. Il salua notamment, ce qui traduisait le sentiment unanime du moment, le tableau sur le Théâtre Garnier (œuvre forte à travers laquelle Francis Vilmain a su redonner vie à ce site en restituant sur la base de tonalités saisissantes, l’ambiance qui s’en dégageait alors), soulignant que la décision de sa destruction n’avait pas forcément été le meilleur choix. Il salua aussi le tableau représentant ‘‘Le Bonhomme’’, sujet inspiré par les tragédies récentes et qui touche tant sur le plan du témoignage que de la réflexion et/ou des interrogations qu’il peut susciter.
Francis Vilmain, saluant les personnes présentes, exprima le regret de Christian Jacob d’avoir des impératifs l’amenant à ne pouvoir être là, déclara en simplicité être touché par les témoignages portés à son attention par les uns et les autres, reconnaissant même en cette période, être particulièrement ému pour bien des raisons, dont personnelles.
Nous ne pouvons qu’encourager à passer tout le temps voulu, hôtel de Savigny, et partager ces sentiments, cette émotion à travers ces réalisations par lesquelles l’artiste s’exprime avec un talent reconnu.
- Jusqu’au dimanche 13 décembre, l’exposition sera visible, avec entrée libre, du mardi au vendredi de 14 à 18 heures et le week-end de 13h30 à 18h30.
- Contact: francisvilmain@outlook.fr
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