lundi 7 septembre 2009

De la pomme de terre de Parmentier aux potirons d’un Saint Briçois



C’est en Ardèche au milieu du 16ème siècle, que l’on situe historiquement, les premières plantations de pommes de terre, les fameuses ‘‘truffoles’’. Il se trouve cependant que la population fut réticente vis-à-vis de cette plante jusqu’au milieu du 17ème et, c’est à Parmentier que l’on attribue de la faire accepter.

Il adoptera une stratégie à deux volets, faisant d’abord découvrir ce fameux tubercule au Roi Louis XVI en lui offrant ses tiges fleuries. Puis, dans un deuxième temps, il en cultive à peu près deux hectares (54 arpents d’alors), qu’il fait garder par des soldats. C’était dans la plaine de Neuilly dans les années 1780…
Évitant toute information, il permet que s’installe très rapidement une rumeur: « Puisque l’armée est là pour en interdire l’accès, ce doit être parce que ce qu’il y pousse des plantes d’une grande valeur… ».
Parmentier fait alors supprimer la garde de nuit: très rapidement, les voleurs se rendent compte que les pommes de terre ne provoquent aucun trouble, aucune maladie et, de bouche à oreille, en font la publicité.
Il est intéressant de constater qu’une aptitude à aller voir un peu plus loin que le bout de son champ, qu’une initiative subtile jouant sur la psychologie des gens, que le sens que l’on donnait à la valeur et à la force d’une rumeur (exploitée positivement et non qualifiée de ‘‘ragots’’, avec un certain dédain) et que la confiance que l’on faisait dans la capacité des personnes à aller de l’avant, ont permis que la pomme de terre s’installe en France et y devienne un aliment de base.
Mais les potirons, dans tout cela ?
Cela nous ramène à Saint Brice : un habitant connu et estimé, aime faire pousser dans son jardin, ces superbes plantes qui dans un premier temps, offrent un feuillage très dense et d’un joli vert. Puis, leurs fleurs en sont surdimensionnées et d’un jaune des plus chaleureux. Quant aux fruits, on ne vous dit pas ! Volumineux, aux formes généreuses, d’une redondance de bon aloi, et d’un orange carminé qui dans le soleil couchant, vous fait des taches lumineuses dans son potager. Un vrai plaisir pour les yeux…
En fait, ces potirons se marient parfaitement bien avec des coloquintes et leurs tiges ainsi associées, ont escaladé le grillage, le parant du meilleur effet et ont même rampé un peu sur le bitume du trottoir… tout en respectant la largeur d’un passage de poussette!
Unanimement, à une ou deux voix près, tout le monde a trouvé cette disposition, non seulement attrayante, mais particulièrement sympathique.
Ce qui est amusant, c’est que l’on s’est trouvé confronté à une stratégie du même ordre que celle de Parmentier: quelques potirons, se trouvant sur le domaine public, ont tout simplement été cueillis subrepticement, et sont allés alimenter quelque soupe, quelque tarte ou peut-être un essai de confiture ? Pour le plus grand bonheur de notre jardinier, qui en produit près d’une soixantaine et plus chaque été et se fait un plaisir de les offrir…

1 commentaire:

  1. Pour information, s'est tenue à Sens en septembre dernier la première fête de la Pomme de Terre intitulée " Faites de la Pomme de Terre ". Ambiance conviviale et sympathique où de nombreux cuisiniers nous ont livré recettes et conseils. Un peu tard pour écrire un compte-rendu qui tiendrait du réchauffé mais si cela vous intéresse, je dispose d'informations culinaires et gastronomiques. Pour mémoire : http://seine-et-foret.eu/WordPress/2009/09/04/sens-fete-la-pomme-de-terre-faites-de-la-pomme-de-terre-yonne-89-bourgogne/

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