mercredi 26 novembre 2014

Héraclite, pour la pensée du jour de Sainte Delphine


C’est lors d’un échange spontané, dans un cabinet soignant de notre ruralité, qu’on en vint à parler du Saint du jour. En l’occurrence, pour ce mercredi 26 novembre, d’une sainte, puisqu’il s’agit de Delphine. Sainte Delphine succède à Sainte Catherine et Sainte Flora de ces jours derniers.

Sainte Flora était une jeune de Séville, en Espagne, au IXe siècle, issue de l’union d’une chrétienne et d’un musulman. Chrétienne comme sa mère alors que son frère musulman comme son père ne supportait pas qu’elle ne se convertisse pas. La ville était aux mains des arabes et il la traîna devant un juge pour qu'elle abjure sa foi. Elle refusa et après plusieurs mois de tortures fut décapitée. Son corps fut jeté aux chiens, puis dans le Guadalquivir.

Sainte Catherine (initialement Catherine d’Alexandrie) est une vierge et martyre qui aurait vécu aux IIIe et IVe siècles. Vierge, martyre et savante, d’une érudition qui conduisit l’empereur Maxence à la confronter aux savoirs d’une bonne trentaine de savants et philosophes, espérant, lui qui persécutait les chrétiens la voir renoncer à sa foi. Elle n’en fit rien malgré la promesse de surcroît, d’un mariage royal… Elle mourut décapitée vers l’an 307, à Alexandrie, alors qu’elle venait d’avoir 18 ans. Son nom est associée communément à la célébration des Catherinettes (celles qui se parent ce jour là d’une coiffe des plus extraordinaire afin que l’on sache bien qu’elles sont à marier ainsi qu’à un dicton de nos campagnes: ‘‘À la Sainte Catherine, tout bois prend racines’’.

Delphine fut mariée alors qu’elle avait 16 ans, à Elzéar qui n’en avait que 13. Cela se passait dans le Lubéron, sensiblement à la fin du 13ème siècle et en accord avec les parents qui avaient décidé de les marier et leur confesseur, ils demeureront vierges. Lui meurt à 38 ans (en 1323), pour avoir embrassé un lépreux et Delphine sa veuve, inconsolable dans un premier temps retrouve la joie à la suite d’une apparition de son époux. Elle partagera sa vie entre la Provence et Naples dont la reine en fit sa conseillère, puis, rentrant chez les Franciscaines elle se mit en charge de soigner les pauvres et visiter les malades. Elle mourut le 26 novembre à l’âge de 76 ans.

L’éphéméride d’Edgar Morin
Évoquant ces saints, l’on en vint à parler de l’éphéméride d’Edgar Morin, qui chaque jour nous propose une citation qui nous conduit à réflexion. Nous avons retenu celle de ce 25 novembre qui est attribuée à Héraclite d’Éphèse: ‘‘La pensée est la plus haute vertu’’.
Héraclite vécu entre 544 et 480 avant Jésus-Christ et bien avant Socrate et son ‘‘Connais-toi, toi-même’’ disait qu’il faut s’étudier soi-même ainsi que tout apprendre par soi-même. Ce qu’il disait alors pourrait bien avoir encore de nos jours, une certaine résonance: ‘‘ Je regarde toutes les choses humaines, comme tristes et lamentables, et rien qui n'y soit soumis au destin. Voilà pourquoi je les prends en pitié, pourquoi je pleure. Le présent me semble bien peu de chose, l'avenir désolant : je vois l'embrasement et la ruine de l'univers : je gémis sur l'instabilité des choses ; tout y flotte comme dans un breuvage en mixture ; amalgame de plaisir et de peine, de science et d'ignorance, de grandeur et de petitesse : le haut et le bas s'y confondent et alternent dans le jeu du siècle.’’ En somme selon lui déjà, ‘‘la dérive de l'humanité à travers sa violence aveugle qu'elle soit militaire, politique, financière. Il dénonçait la perpétuation de la souffrance, dans une confusion où se côtoie indistinctement le meilleur et le pire, les découvertes médicales et les atrocités de la guerre, et toute autre forme d'injustice qui se répète au travers des siècles.’’
- Demain, 27 novembre, ce sera la Saint Séverin.

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