samedi 11 novembre 2017

À la Maison romane, ce dimanche, un clavecin exceptionnel, pour un après-midi somptueux

Le 31 octobre dernier, nous évoquions l'annonce transmise par Luc Duchamp, de cet après-midi lecture et musique au Musée qui est prévu ce dimanche 12 novembre à 15 heures à la Maison romane, 7 rue du Palais en ville haute à Provins, rendez-vous avec entrée libre et gratuite. Depuis déjà cinq ans, cet événement est proposé à l'automne, par la SHAAP, Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Provins et le Musée de Provins et du Provinois. Cette année, il est consacré comme nous le disions à Louis de Rouvroy de Saint-Simon (1675-1755), connu d'abord comme mémorialiste mais pair de France, courtisan et grand témoin de la monarchie absolue, dévoilant sans ménagement les intrigues de la cour et la personnalité de ses
protagonistes.

Les temps de lecture avec des extraits choisis par Patrice Tripé seront lus par Françoise Deforge, Jean-Marie Deforge, Elisabeth Grillon, Brigitte Grosdemange, Claudie Guérin, Françoise Huyghe, Patrice Tripé, Pascal Vandernotte-Dreyspring, tous membres de la Société d’Histoire et d’Archéologie de l’Arrondissement de Provins et les séquences musicales, en alternance, seront interprétées par le claveciniste Jean Rondeau sur un clavecin de Nicolas et François-Étienne Blanchet, (Paris ca 1720).


Le clavecin
L'instrument utilisé pour ce récital est un clavecin de collection privée de Nicolas et François-Etienne Blanchet, Paris, ca 1720. Toujours sur les indications de Luc Duchamp, l'on apprend qu'il est l’un des plus somptueux clavecins français conservés jusqu’à nos jours. Il correspond précisément au genre d’instruments que Saint-Simon a connu à la cour du Régent, Philippe Duc d’Orléans, où il faisait office de Conseiller.
Les clavecins réalisés, dans la première partie du XVIIe siècle, par les membres
de la famille Ruckers-Couchet à Anvers, bénéficiaient, un siècle plus tard en France,
d’un prestige égal à ceux des violons de Stradivarius aux XIXe et XXe siècles. Leurs
qualités musicales étaient tenues, à juste titre, en telle haute estime que les ateliers
français procédaient régulièrement au ravalement d’instruments anversois anciens et fabriquaient aussi des instruments neufs en se réclamant du savoir-faire de leurs
devanciers flamands.
Ce clavecin, de facture typiquement française, est réalisé à partir d’un clavecin à un clavier de Joannes Couchet (1615-1655), construit vers 1645, qui a été « mis à grand ravalement » par Nicholas Blanchet (1660-1731) et son fils, François-
Etienne (ca 1700-1761), vers 1720. Ceux-ci, dans leur art d'agrandir les clavecins des Ruckers ont opéré une transformation approfondie développant les caractéristiques de l'instrument (étendue, nombre de jeux) en conservant ses qualités sonores, le grand ravalement consistant à construire un nouveau clavecin en réutilisant le fond et des parties de la caisse d’un instrument ancien, et à équiper l’instrument agrandi d’un nouveau mécanisme à deux claviers que l'on voit bien sur la photo transmise aussi par Luc Duchamp qui nous précise en outre que la table avait été redécorée à la gouache, dans l’ancien style anversois de Couchet, et que l’extérieur de la caisse avait reçu un décor d’arabesques sur fond d’or, dans le style de Claude Audran (1658-1734).
Par ailleurs, la peinture du couvercle est due à Auger Lucas (1685-1765) et représente des enfants déguisés en dieux, Apollon, Diane et Vénus. Enfin, le piètement doré est l’un des chefs-d’oeuvre de la menuiserie française de l’époque régence.

- Nos photos: en premier lieu, le clavecin sur lequel va jouer Jean Rondeau que nous accompagnons d'un autre modèle issu aussi des ateliers Blanchet. Il en reste peu, signés Blanchet que ce soit de Nicolas ou les deux François-Etienne, une douzaine en tout et un peu moins ravalés de la famille Ruckers-Couchet.

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